Je donne la suite de mon aventure « enrouleur de génois ».
LADY ANNABELLE SM2000 va avoir 11 ans en Septembre 2012. Nous avons parcouru ensemble depuis La Rochelle 40.000 milles pour venir jusqu’en Thaïlande.
Dans la Marina de Phuket où nous sommes, il y a un atelier de gréement bien équipé. J’ai donc pensé que c’était l’occasion de changer préventivement l’étai et de faire une révision générale de l’enrouleur. L’ensemble a toujours parfaitement fonctionné, l’étai ne donnait aucun signe de fatigue, mais … le bateau a 11 ans, et a parcouru 40.000 milles ! Et puis l’enrouleur de génois est une des seules parties du bateau, que je n’avais jamais encore démonté pour entretien.
Une fois le bateau à terre, le mât assuré par les drisses, nous avons descendu l’ensemble : étai plus moteur plus tube de l’enrouleur, le tout encore assemblé et l’avons porté en atelier.
Les problèmes ont commencé lorsque nous avons essayé de démonter. Le problème est toujours le même, lorsqu’on est devant un matériel dont on n’a pas de plan, ni de procédure de démontage. On ne sait pas comment s’y prendre et par où commencer pour ne pas casser.
Impossible de sortir l’étai de l’enrouleur.
Impossible de désemmancher le tube de l’enrouleur de la poulie crantée.
J’ai envoyé une bouteille à la mer sur notre site, et je dois dire que la réponse que j’ai reçue m’a beaucoup aidé. Entretemps, j’ai eu le SAV Amel qui m’a également bien conseillé, sauf qu’ils sous-estiment la difficulté.
Pour faire simple, l’enrouleur de génois se compose de 5 parties :
- L’étai
- Le tube de l’enrouleur
- La poulie crantée
- Le moteur de l’enrouleur avec son réducteur
- L’émerillon qui coulisse lelong du tube de l’enrouleur
La poulie crantée se trouve entre le moteur réducteur et le tube de l’enrouleur. Elle sert comme tout le monde le sait, en cas de panne du moteur, en secours, au moyen d’un bout, à rentrer et sortir manuellement le génois. Dans cette poulie crantée à mi-profondeur est emmanché d’un côté un arbre provenant du réducteur (arbre qui est creux pour laisser passer l’étai), de l’autre, le tube de l’enrouleur.
L’arbre est fixé à la poulie cranté par trois boulons, le tube de l’enrouleur est fixé à la poulie crantée par huit rivets pop.
Le tube et le motoréducteur n’ont aucun lien direct autre que par l’intermédiaire de la poulie crantée.
En atelier après avoir percé les rivets pop, retiré les trois boulons, nous avions vainement essayé de désemmancher le tube de l’enrouleur et la poulie crantée. Beaucoup de silicone entre les deux plus oxydation … Nous avons été obligé d’employer les grands moyens. Le tube a été immobilisé par un cordage enroulé à son extrémité, et ramené à un point fixe très solide. On a passé un cordage dans chacun des deux yeux de la poulie crantée, en ramenant ceux-ci sur un treuil. Nous avons exercé avec ce treuil une force de plusieurs tonnes, employé une masse (en plomb) pour taper sur la poulie crantée sans l’abîmer. Enfin, après quelques minutes le tube a bien voulu sortir.
Après avoir retiré l’étai, nous avons été obligés d’utiliser un arrache-moyeu pour sortir l’arbre du moteur réducteur de la fameuse poulie crantée.
Après, le démontage du moteur et de son réducteur est facile et logique. L’intérieur du moteur réducteur est parfaitement sain. Pas de trace de pénétration d’eau.
On va maintenant :
- Changer l’étai
- Remplacer la graisse du moteur réducteur et tous les joints
- Repeindre le boîtier et la poulie
Après, il n’y aura plus qu’à remonter l’ensemble … Ce sera à mon retour de France en Novembre.
En conclusion :
Après démontage tout semble en bon état : étai, moto réducteur, tube enrouleur.
Cette opération est difficile et onéreuse (environ 2500 euros en Thaïlande).
Etait-elle vraiment nécessaire ? C’est la question que l’on se pose, lorsqu’on fait du préventif. Peut-être que la tranquillité d’esprit est à ce prix.