Question de MAS Alexandre MANGO TOROA
Pouvez-vous me donner quelques conseils sur:
-l’enrouleur de génois électrique
a-j’aurais aimé connaître le procédé en cas de panne pour “passer en manuel”
b-je remarque sur le coté d’une pièce accouplée en dessous de la gorge prévue pour recevoir du bout, un axe vertical stabilisé par une goupille: celui-ci doit vraisemblablement être manoeuvré pour désacoupler le moteur et passer en mode manuel, mais je n’en suis pas sûr.
c-il y a aussi une pièce traversante horizontale, une de son extrémité est percée; ce trou doit-il contenir une manille?
d-je remarque sur le dessus du capot comme un bouchon: faut-il de temps en temps ajouter de l’huile ou de la graisse?
REPONSE :
a-b-c) Pour passer en mode manuel, il faut effectivement manoeuvrer le levier de débrayage du moteur électrique situé sur le côté bâbord du réducteur. En position haute (midi), le levier déplace une pièce clavetée qui rend solidaire le pignon de sortie du moteur à son axe : le tube d’enrouleur du génois n’est donc plus manoeuvrable à la main, on le considère “embrayé” au moteur.
En position basse (six heures), la liaison moteur - renvoi d’angle est rompue. Le tube de l’enrouleur est libre est peut-être facilement manoeuvré à la main. Petit conseil, pour “réembrayer” correctement, il convient de manoeuvrer simultanément le levier pour le remettre dans sa position normale tout en déplaçant de quelques centimètres dans les deux sens le tube de l’enrouleur ; cela facilite le repositionnement de la pièce clavetée et fait passer “le point dur” de réalignement de la pignonerie.
Une goupille fendue, qui doit être toujours à poste et sécurisée avec une garcette, est alors introduite dans l’axe du levier (creux) APRES avoir traversé un doigt fixe percéd’un trou. Cette mesure vise à interdire tout débrayage intempestif par manoeuvre involontaire du levier. Je n’ai pas tout à fait compris la description devotre c), mais je pense que ce que vous nommez “pièce traversante horizontale” est le levier de débrayage lui-même, prévu pour recevoir cette goupille fendue.
Pour enrouler le génois en mode manuel, outre ce qui vient d’être décrit, il convient de passer une drisse au diamètre adapté croisée dans la poulie de l’enrouleur, puis de faire courir les deux courants de cette drisse vers l’arrière de part et d’autre du cockpit avec un renvoi d’angle réalisé à l’aide de poulies frappées sur le balcon, sous les feux de navigation. La drisse est alors manoeuvrée dans le sens voulu de l’enroulement à l’aide éventuelle d’un winch libre (opposé au winch hypothéqué par l’écoute sous le vent). Une autre solution consiste aussi à établir une manoeuvre similaire avec la poupée du guindeau, il faut s’y entraîner pour étudier la trajectoire du courant d’enroulement qui doit aligner le mieux possible les plans “poulie de génois - poupée de guindeau”, lesquels forment des angles plus contradictoires. Mais c’est tout à fait réalisable.
d) entretien : le réducteur est lubrifié avec de l’huile (W90). Le bouchon plastique est en effet l’orifice de remplissage de l’huile. Il ne se dévisse pas (bien qu’hexagonal et semblant prévu pour une clé), mais s’extrait avec soin à l’aide d’un petit tournevis qui doit le soulever sans le blesser.
Il est important de vérifier le niveau de l’huile puisque vous semblez prendre en compte votre bateau. Il est normalement bon et quasi constant sauf présence de fuite d’huile constatée sous le réducteur et sa plaque de positionnement : joint d’étanchéité déterioré. Regardez aussi par prélèvement avec une seringue si l’huile (bien que brune), n’a pas un aspect de mayonnaise (présence d’eau = déterioration de la bague d’étanchéité supérieure).
Dans certains réducteurs, l’huile a été définitivement remplacée par de la graisse (adieu les fuites !). Mais si ce n’est pas votre cas, vous ne pourrez le faire qu’après un démontage complet du réducteur, ce qui - sans être une opération complexe - est assez lourde (il faut le désolidariser du tube d’enrouleur, du moteur, le dégager de l’étai, l’ouvrir etc…) et technique.