l'osmose

Bonjour à tous et à vous heureux propriétaires de ces si beaux bateaux.Le week-end Pascal je me suis promené au “Nautic” de Port-Camargue.
Et là ,stupeur,sur une aire de stockage à sec d’un chantier , je vis un magnifique SHARKI entièrement pelé et découanné jusqu’à la ligne de flotaison!
Aucun doute,il subissait ce lourd traitement qui consiste à éradiquer l’osmose .C’était le premier Amel que je voyais en traitement.Et j’étais déçu et triste.
De plus,je date ce canot des années 86/88 ( GV et Génois électriques,mats laqués blanc ).
Vous les spécialistes, que pouvez-vous m’en dire? Même chez Amel, à partir de 20 ans d’age , ça craint???
Merci,philippe soulié ,futur “amélien” (c’est comme ça que l’on dit?)

Et pourquoi ne pas retourner sur ce chantier si ce n’est pas trop loin et poser la question …
Peut être une explication … Vous êtes sûr que le gel coat était pelé ?
C’est aussi la première fois que j’entends cela, cependant l’osmose est un phénomène qui touche tout les bateaux, alors attendons une explication des spécialistes.

Ne s’agirait-il pas plutôt d’un santorin qui est en traitement avec pellage et lest mis a nu?

Bonsoir,

les “Améliens” sont réputés riches et amoureux de leur bateaux. La chasse à l’osmose est une des activités les plus lucratives pour les petits chantiers en mal d’activité hivernale. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce qu’on trouve des Amel pelés sur les zones techniques… La qualité du bateau n’a rien à voir avec une psychose du propriétaire savamment entretenue.

Quel gâchis! j’ai déjà vu plusieurs coques saccagées par de soit-disant professionnels qui prétendent aux propriétaires, ignorants, que leur bateau est osmosé alors que c’est impossible avec ces coques de l’age du Sharki. En effet les produits employés par Amel sont insensibles (surtout à cette époque) au phénomène: le problème de l’osmose est apparu dans les années 80-85 suite à un nouvel additif mis dans le durcisseur par Dupont de Nemours. Mon Maramu a 32 ans, il a passé toute sa vie dans l’eau de mer et il n’y a pas une seule cloque d’osmose (j’ai gratté la coque jusqu’au gel-coat l’année dernière pour retirer les multiples couches d’anti-fouling aussi je suis catégorique. De plus l’humidité absorbée par la coque est négligeable (testée avec un sondeur électronique par un professionnel qui voulait essayer de me vendre un traitement anti-osmose aussi). La plus-part du temps les quelques cloques que l’on voit sont dues à une réaction entre les différents produits dont la coque est recouverte. J’ai récemment rebouché des trous d’anciennes sondes et passe-coques devenus inutiles et de ce fait j’ai du faire des chanfreins dans le stratifié pour faire les retouches et bien, contrairement aux bateaux de série classiques, il y a plusieurs sortes de produits dans ce stratifié: dans l’ordre le gel-coat, un produit couleur rouge minium (un apprêt ou une barrière anti-humidité ?), des couches de polyester couleur transparente, une épaisseur (3-4mm env.) de polyester couleur bleue (isophtalique ?) puis à nouveau des couches de stratifié transparent et enfin un gel-coat intérieur. Ceci démontre à quel point nos bateaux sont fait avec soin. Surtout prenez garde aux “pros”.

Bonjour,

Je ne suis pas encore propriétaire d’un bateau Amel, mais nous envisageons l’achat d’un Santorin.
A ce titre, nous avons visité le chantier Amel dernièrement et il nous a été expliqué que, depuis 1994, tous les bateaux Amel sont construits avec une barrière anti-osmose, placée entre le gel-coat et les premières couches de fibres. Cette barrière serait constituée d’“écailles” de verre. En tout cas, c’est ce qui nous a été déclaré. Bien entendu, il n’a pas été possible d’en voir (secret de fabrication Amel).
Qu’en pensez-vous ? Quelqu’un peut-il confirmer ou infirmer cette informations?

Je ne suis pas au courant de cette technique.

Ce que je peut dire c’est que mon Santorin de 1995 n’a pas d’osmose…

Et je ne vois pas le chantier Amel inventer une procédure de construction… Je fais confiance mais il faut dire que vu les contacts que nous avons avec le chantier, nous faisons “confiance aveugle”…

Je viens d’acheter un Sharki de 83 et l’ai fait expertiser de A jusqu’à Z. Aucune trace d’osmose, rien à signaler, il peut prendre la mer demain. Le seul problème c’est le vaigrage, mais je crois que tout le monde doit y passer.

La technique des écailles de verre n’est pas neuve et a été mise en application par d’autres chantiers. Ce système n’est pas une barrière étanche à 100%, mais est reconnu pour ralentir le phénomène d’osmose.

Si cela intéresse des lecteurs, je peux replonger dans ma bibliothèque.

Bon WE

Patrick

Je suis tout à fait d’accord avec l’avis de Schooner , les risques d’osmose sur les Amel sont trés faibles et il faut faire trés attention aux fameux "professionnels " qui ne cherchent qu’à vendre du soit disant traitement (quelquefois mal fait ) . Fournisseur du chantier Amel pour les résines et gelcoat (aujourdhui à la retraite ) je peux vous affirmer le sérieux et le soin apporté à la fabrication de nos chères coques .
Confiance et prendre l’avis de plusieurs sources avant d’entamer de si lourds investissements …

De Jean-Yves SELO
L’osmose est un phénomène qui existe sur tous les bateaux en stratifié de polyester car ce sont les liquides à fortes densités qui appellent les liquides à faibles densités à travers une membrane. Le liquides à fortes densités sont les stirènes et les catalyseurs qui sont dans le stratifié, le liquide à faible densité est l’eau de mer. La membrane est le gel coat.
Depuis 1989, tous les bateaux Amel ont un traitement anti-osmose à base d’écaille de verre.
Pour les bateaux d’avant 89, il faut éviter d’employer des machines à haute préssion car cela avance le procéssus d’osome qui est normalement entre 50 et 70 ans.
Pour le traitement, en faire le moins possible et ne pas ce précipiter. Il suffit de gratter les bulles une par une, de bien rincer à l’eau douce, de nettoyer à l’acétone et de reboucher avec un enduit polyester ou epoxi. surtout ne jamais sabler la coque.

Je vous remercie tous pour vos avis. Tout cela est plutôt de nature à me rassurer sur la qualité de la construction Amel et le faible risque d’osmose, particulièrement si je me dirige vers un bateau de 1994, par exemple.

Précédamment, j’ai été propriétaire d’un bateau construit par les chantiers Mallard, en 1971. J’ai eu quelques petites cloques en 1995. Il s’agissait, probablement d’osmose, mais ne pourrais le jurer. J’ai alors percé les cloques, parfaitement nettoyé et séché le tout, rebouché les trous au gelcoat, poncé toute la coque et appliqué 7 couches de Gelshield. Le bateau était comme neuf après cela et je n’ai jamais rien dû faire d’autre.

Lors de l’expertise avant achat de notre Santorin, on a mesuré l’humidité de la coque. Le bateau a 20 ans et a, la pluspart du temps hiverné dans l’eau. On l’a sorti de l’eau et laissé sécher pendant 4 jours avant de faire les mesures. L’appareil restait invariablement dans le vert en rapportant des chiffres de 17 et 18. (J’imagine qu’il s’agit de pourcentages, donc 17% et 18% d’humidité, ce qui me paraît effectivement excellent). Donc, de prime abord, tout va bien.

Bonjour,
j’ai la même expérience que Gargamel, l’expertise de la coque du Maramu 1997 que je viens d’acheter a montré une coque parfaitement saine. Pourtant il faut rester vigilant, j’avais été intéressé par un sharki de 1986 (en Méditerrannée) , mais celui-ci est fortement atteint par l’osmose et montre 6 mois après séchage de larges zones de forte d’humidité, laissant craindre un délaminage.
amicalement
Jean-Paul

J’ai fait expertiser le Santorin que je viens d’acquérir.
La coque, une fois débarrassée des élevages de moules accumulés, est parfaitement saine sur cette unité de 1993, qui a très peu navigué ces dernières années.
Pas la moindre cloque à l’inspection, la mesure de l’humidité 15% œuvres vives et 5 % œuvres mortes est correcte vu l’âge du composite. Dans quelques années je ferai procéder à nouveau à ces mesures l’évolution donne une idée du vieillissement du matériau. Tous les polyesters peuvent être soumis à un phénomène d’osmose, plus ou moins vite, de manière plus ou moins importante. Surveiller et si ça arrive traiter localement chaque bulle est une solution d’attente très convenable, il faudra longtemps pour que les premières bulles fassent couler le bateau. Le grand pelage, des mois de séchage, un nouveau primaire sont des travaux considérables, contraignants, coûteux. Si le polyester a été exposé à l’eau de mer à travers des brèches du primaire il y a un risque accru d’osmose, ce qui explique que selon les unités il puisse y avoir des différences pour des bateaux sortis du même chantier à la même période. Il me semble bon de refaire l’antifooling à terre chaque année, de gratter les couches accumulées d’antifooling tous les 4 ans ; c’est l’occasion d’une inspection visuelle de la coque, c’est l’occasion d’un petit raccord de peinture si il y a eu des griffures sur le gelcoat, inévitables dans les ports bondés, lors d’accostages pas toujours nickel, d’abordage par des annexes involontairement agressives…
Il est toujours intéressant de prendre l’avis d’un expert indépendant avant de se lancer dans des travaux coûteux parfois présentés comme indispensables par certains chantiers ; on apprend alors que ces travaux ne sont parfois pas si urgents même si ils sont utiles, qu’il y a des solutions moins coûteuses, qu’ils ne sont même parfois pas nécessaires…On voit certains bateaux très suréquipés par rapport à leur programme de navigation. Enfin certains collectionnent les paires de chaussures, d’autres l’électronique de bord et tous les gadgets d’accastillage vendus par correspondance…Je vous en parle en connaissance de cause! Avoir une coque propre, des voiles en bon état, des gréements dormant et courant sûrs me paraît, après quelques années d’expérience, prioritaire à bien d’autres choses. Quand un bateau propre avance bien sous voiles, que les amarres sont en bon état et les manœuvres bien lovées, généralement c’est que tout va bien…

Pépère Pèlerin va bientôt fêter ses quarante ans et…pas d’osmose (expertise complète du voilier réalisée en 2009).
On surveille à chaque carénage et toujours rien!
Donc, +1 avec Schooner.

“schooner” a globalement raison pour le phénomène (mais je n’ai pas vu les couches de couleur).
En revanche, cet hiver je suis bien obligé d’y passer.
Il y a 15 ans un propriétaire a cru bien faire en traitant les eaux vives au brai d’époxy, jolie connerie.
A l’automne le gelcoat est tombé comme une coquille d’œuf dur trop cuit.
Résultat : Pelage et traitement aux résines.

Je le dit sans cesse : un AMEL moins on y touche, mieux il se porte …
Les geotrouvetoutplusfortplusfort font des dégâts qui coutent très cher plus tard …
Mon prochain AMEL sera d’origine, dans son jus, avec le moins de modifications possibles.